Histoires d’Ondes, le jeudi à 17H

Jeudi 1er juin à 17H : Bastien Lambert, Retour à la Hague

« Xavière Gauthier avec ses parents devant la Cotentine », collection personnelle de l’autrice


“À partir d’une correspondance de Xavière Gauthier, Sophie Houdart et Isabelle Cambourakis (publiée sous le titre Tressage aux éditions Cambourakis), je décide de retourner dans le Cotentin où j’ai grandi, pour comprendre ce qui se joue dans les interstices entre les barbelés de « l’usine atomique » et les clôtures biscornues des parcelles agricoles. Entendre les voix d’agriculteur.rices devenu.es gardiens, blanchisseuses, opérateurs dans les produits de fission. Mettre des mots sur cette cohabitation ambigüe qui marquent les espaces de leur empreinte. Rattrapé par l’actualité brûlante d’un nouveau projet “d’entreposage” de déchets nucléaires MOX dans la zone, je comprends que les concepts éco-féministes développés par Xavière et la relation en miroir avec Fukushima tissée par Sophie dans la préface ont un écho particulier sur une jeunesse haguaise prête à tout pour trouver de nouvelles manières d’habiter la presqu’île.” Bastien Lambert


« Les anciens, quand ils parlaient de l’usine, ils disaient Là-Haut sur la lande. Ça m’intriguait toujours… Et en fait le chemin pour venir ici dans la Hague, c’était en plein milieu de l’usine, vraiment sur la lande, sur le plateau ». Pascale, habitante de Jobourg et ex-éleveuse de chèvres.

Quand je rencontre Sophie Houdart à St-Vaast-la-Hougue, elle me parle du collectif Call It Anything, avec lequel elle a parcouru les abords de la zone contaminée à Fukushima, qui est depuis 11 ans son terrain de recherche en anthropologie. Je lui raconte que pendant mon enfance à
Saint-Lô, lorsqu’avec mes copains d’école nous imaginions une catastrophe nucléaire dans la région, nous nous racontions toujours la même histoire. Si l’usine de retraitement de déchets nucléaire de la
Hague venait à exploser, un plan d’urgence serait déployé pour séparer définitivement le Cotentin du reste du continent. Les écluses autour des marais de Carentan seraient grandes ouvertes, les voix de
communication terrestres coupées et les populations du nord rapatriées vers le sud. Le Cotentin deviendrait une île à part entière,laissée en libre-service pour les vaches, les pommiers et les embruns
contaminés. Elle me dit que cette légende apparaît dans le livre “La Hague, ma terre violentée » de Xavière Gautier.

« Je m’intéresse à ce qui tisse l’intimité pour un lieu, ce par quoi on s’y attache, ce
qui complique cette attachement
». Sophie Houdart

Sophie se rend régulièrement à la Hague, et ne pouvant plus voyager au Japon pour ces recherches depuis deux ans, commence à appréhender cet espace comme un « terrain analogue » à Fukushima. Si la catastrophe nucléaire n’y a pas (encore) eu lieu, il présente des similtudes frappantes
avec la région japonaise. Avec elle, je tente de comprendre comment ces deux régions du monde sont liées par une histoire commune. Chercher par la pratique de la marche, dans la lecture des espaces et des paysages, à imaginer la Hague comme une future zone interdite.

« C’est cette image qui me vient, nos correspondances – et surtout vos échanges,
Sophie et Xavière – servent à créer une sorte de filet sensible d’écoute, un outillage
pour mieux entendre ce que La Hague a à dire : ses chemins, ses côtés, ses
habitant·e·s, ses maisons, ruines et menhirs, un dispositif de captation des histoires,
des sons d’un lieu.
» Isabelle Cambourakis

L’Expérience, France Culture, Aurélie Charon et Inès Dupeyron, diffusion le 16 octobre 2022 à 22h

A partir d’une correspondance de Xavière Gauthier, Sophie Houdart et Isabelle Cambourakis
Avec : Hélène, Maurice, Pascal, Marie-Josiane, Manu, Bernard, Lisa, Yves, Mathilde, Pierre, Aimé, Victor, Delphine, l’équipe du CROSS Jobourg,
Sylvain Renouf de l’usine Orano-La Hague et le jeune garçon rencontré par hasard sur la plage d’Omonville-la-Rogue
Merci à Anne-Sophie Girault, Céline Samperez-Bedos, Eric Charpy, Véronique Leguay, Hugo Philippon et Simon Cervantes
Recherches INA : Véronique Jolivet, Christelle Rousseau
Prise de son : Yann Fressy, Lucien Lefèvre
Mixage : Manuel Couturier
Coordination : Aurélie Charon, Inès Dupeyron
un documentaire de Bastien Lambert, réalisé par Thomas Dutter

Jeudi 20 avril à 17H : Némo Camus, Honneurs au gibier

Quelque part dans la plaine meusienne, un groupe de chasseurs se rassemble, s’équipe et s’élance dans le sous-
bois.

Un virus, une frontière.
Des chasseurs, des sangliers.

Lorsqu’on retrouve sur le sol belge le premier corps de sanglier mort du virus de la Peste Porcine Africaine en 2018, la vie de Guy et des chasseurs de Breux change. Ce petit village français de 300 habitants collé à la frontière belge figure dans la « zone blanche ». Sur ce territoire, l’État français ordonne aux chasseurs locaux d’éradiquer la population de sangliers sauvages pour limiter les risques de propagation du virus. « On est passés de chasseurs à tueurs », regrette Guy.
Du récit de ses cauchemars aux traques sans précédent mises en place contre les sangliers, Honneurs au gibier déploie une trame documentaire qui dévie par décrochements poétiques et sonores sur les notions de frontière, d’animalité, de prédation, de mort…

Avec la voix de Janick Pierard
Réalisation, écriture, montage et prise de son : Némo Camus
Création musicale : Brice Agnès
Prises de son additionnelles, production et mixage : Quentin Jacques
Illustration : Hélène Marcon
Graphisme : Sylvain Brillault

Une production deuxtempstroismouvements

Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de l’Atelier de Création Sonore et Radiophonique, du Corridoret du Ministère de la Culture français

Merci à Guy Pereira

Jeudi 23 mars à 17h : carte blanche à Aude Rabillon Pour ne plus taire

crédits Aude Rabillon

Aujourd’hui dans Histoires d’Ondes, une carte blanche pour vos oreilles à la compositrice électroacousticienne Aude Rabillon, qui trame des pièces sonores à la lisière du documentaire, de la composition électroacoustique, de l’écriture radiophonique.

Pour ne plus taire est un cycle de pièces sonores débuté en 2020 qui creuse à faire surgir les silences et les non dits autour des injonctions sexistes et des violences patriarcales que l’on incorpore. S’en faire chambre d’échos, en amplifiant les paroles non entendues et enfouies. Retourner le geste : faire de ce que nous subissons une force pour avancer, une puissance pour agir.
Pour ne plus taire.

Pour ne plus taire les jours où (1)
Parole à voix nue et ses résonances, 24min53, 2021 – pièce composée pour le disque Terre de feu, Jef Klak

L. s’est emparée du dispositif d’écoute et d’enregistrement que je lui ai tendu pour penser et énoncer l’inceste qu’elle a subi. Elle perce les couches de silence et fait entendre la violence qui se propage en elle, et qui nous est impartie.

je te raconte / le jour où
pour ne plus taire / les jours où
pour tenir haut la tête / enfin

j’enregistre
les traces / dans tes silences
de nos silences / qui restent
dans nos corps / de femmes

C’est. Et tu n’entends pas comme c’est (2)
pièce électroacoustique 2021, 21min28

Second volet du cycle « Pour ne plus taire », cette pièce est une mise en résonance directe de la première. Dans Pour ne plus taire les jours où, le geste d’enregistrer, – enregistrer la prise de parole de L. qui énonce l’inceste qu’elle a subi, et celui de le travailler par le montage pour la donner à entendre, m’a placée à l’intérieur du dispositif : je reçois, j’enregistre et de ce fait, je ne peux plus m’abstraire, ni enlever ma présence, je fais pleinement partie du dispositif, de même que je fais pleinement partie de ce monde patriarcal, et le subit.
C’est. Et tu n’entends pas comme c’est. acte cette présence, et fait entendre les strates de silence accumulés depuis des années. Je cherche à les creuser jusqu’à ce qu’elles percent et laissent jaillir les colères enfouies.

La troisième et dernière pièce du cycle, Briser la nuit, paraitra au mois d’avril 2023
c’est une exploration intime des lames de fond.

Briser la nuit cherche des éclaircies et des saillies dans le tourment et la densité des sons du monde,
des brèches dans les éclats.

Jeudi 23 février à 17h : Des Rives, Cécile Préfol, Anne-Line Drocourt

Crédits Franck Tomps

De 2017 à 2019, Cécile Préfol et moi-même arpentons l’Estuaire de la Loire pour réaliser la composition sonore qui accompagnera l’exposition de photos et de textes de Guy-Pierre Chomette et Franck Tomps au Lieu Unique, Des Rives, durant l’été 2019. Nous nous enfonçons dans la boue, égarons nos bonnettes dans le vent, croisons des dockers, des vaches, des machines et perdons notre chemin avec légèreté.

Jeudi 9 février à 17h : carte blanche à Iga Vandenhove

Artiste multimédia, documentariste et graphiste, Iga Vandenhove (France, 1989) vit et travaille entre la France et les différents pays où l’amènent ses projets. (Arménie, Iran, Amérique du Sud…).

Aujourd’hui, elle a carte blanche dans Histoires d’ondes avec une sélection de quatre pièces :

Les voix du Madidi, Iga Vandenhove, 23’39, 2022

Dans le parc national Madidi en Bolivie, les voix de la forêt se mêlent aux rondes des gardes-forestiers. Entre singes hurleurs, drône, vocalises de grenouilles, pirogue à moteur, brûlis, imitations de caïman et d’oiseaux, les mondes humains, végétaux et animaux se confondent.  La pièce sonore propose une exploration plastique d’une nature habitée là où, plus qu’un simple paysage, elle devient sujet. Les gardes-forestiers sont les médiateurs de ce parcours qui chaque fois devient plus organique et désorientant.

Avec la participation et collaboration des gardes-forestiers Marcos, Heriberto, Juan, Dario, Remberto, Ernesto, Estefania, Diego, Cabea et Viktor du parc national Madidi en Amazonie bolivienne.
La pièce a été tournée à Apolo, Ichuramada, rio Tuichi, lagunas hermanas, Sadiri, Bala, Parabal, pampas d’Ixiamas.
Merci au SERNAP pour l’accès au parc.

La part animale, Iga Vandenhove, 2’51, 2021

Cette pièce sonore est une étude préliminaire d’un projet que j’aimerais approfondir et développer à l’avenir autour de la relation des humains au reste des vivants. Qu’est-ce que cela fait quand des humains cherchent à imiter les voix des animaux ? Leurs tentatives résonnent de manière naïve. On se demande, est-ce une chorale de voix qui se répondent ou plutôt des voix qui se superposent et ne s’écoutent pas, comme une sorte de faux orchestre du vivant ? Dans cette pièce, 12 participants ont imité les animaux de leur choix. 

Echap, Vanessa Vudo, Noémie Fargier et Iga Vandenhove, 20’37, 2019

Cette pièce est le fruit d’une collaboration entre Vanessa Vudo, Noémie Fargier et moi-même commencée après notre rencontre lors du stage de field recording de Félix Blume organisé par Phonurgia Nova à Arles en mars 2019. C’est de retour sur Paris que nous décidons de développer une création collaborative mues par la nécessité de trouver des interstices, des respirations dans une densité urbaine qui nous inspire autant qu’elle nous amène à fuir. Car nous partons souvent. Pour aller à l’écoute d’autres territoires, d’autres façons d’habiter le monde, et reprendre contact avec des éléments naturels. Toucher la mer, la terre ou la pierre, redevenir poreux.ses, nous débarrasser d’une seconde peau qui nous carapace autant qu’elle nous conditionne, faisant de nous des machines adaptées et adaptables, jusqu’à l’enrayement. La pièce cherche à prendre la température d’une époque ou d’un mode de vie, d’un rythme et de ses résistances, et d’une pulsation qui se bat pour ne pas perdre à son propre jeu.

Exclusivement réalisée à partir de sons du réel et d’enregistrements de terrain (field recording) issus de multiples lieux, “Echap” recompose une réalité fictive (ou une réalité fiction) en forme de parcours initiatique. Ce parcours questionne les espaces de contrôle et d’évasion possibles dans un monde où tout se fabrique, s’achète et se standardise, interrogeant les glissements entre mécanique et organique, réel et imaginaire. Le choix du field recording est posé comme le terrain d’un je(u) possible, d’une horizontalité et d’un élargissement des espaces en interrogeant ce qui est « déjà là », déjà présent autant que notre place en tant qu’humain.

Les eaux de ma mère, Isabel Judez, Antonin Bexon, Iga Vandenhove, 5’13, 2023

Cette pièce sonore accompagne une sculpture originale réalisée par Isabel Judez. Inspirée de la topographie de l’aval d’un fleuve vénézuélien dans la région du Canaima, la sculpture abstraite issue d’une impression 3D questionne l’arrivée de la technologie dans cette forêt ancestrale menacée par la pollution d’extractions minières aurifères illégales. La pièce sonore quant à elle, un peu à la manière d’Echap, est entièrement réalisée à partir de sons du réel et d’enregistrements de terrain recomposant une réalité fictive. Elle amène l’auditeur à expérimenter sensoriellement ces dérives en suivant le parcours de l’eau depuis l’amont du fleuve jusqu’à la mer et son passage dans les machines extractivistes. Ensemble, la sculpture et la pièce sonore questionnent la dichotomie entre nature et culture, humain et animal engendrée par la binarité de nos systèmes technologiques contemporains.

https://www.igavandenhove.com

Jeudi 26 janvier à 17h : Le Silence sur un fil, Daniel Capeille [Cette œuvre s’écoute mieux au casque !]

Après avoir réuni une collection de silences récoltés en Alaska, l’occasion est venue de chercher une définition de cette matière discrète presque totalement disparue.

Avec la participation de :
Jean-Yves Ginchereau
François Théberge
Chantal Dumas
Polo Burguière
Robert-Marcel Lepage
Adélaïde Lumbroso
Marc-André Lion Casavant
Gédéon Richard
Arnaud Têtu

Phonurgia Nova Awards 2017 / Prix “Paysage sonore” 

Jeudi 15 décembre à 17H : Je parle toutes les langues mais en arabe, Myriam Pruvot

Illustration : Martial Prévert

52’28, 2018-2021. 

Des sommets du Haut-Atlas à la cavité d’une bouche, le documentaire de création Je parle toutes les langues, mais en arabe opère un trajet le long d’un sillon vocal qui mène du chant à la langue. Dans les reliefs de ce sillon s’inscrivent en creux la mémoire des mots, les traces de la violence coloniale, un chant de remède, l’histoire des lettres et du cosmos. Aux entretiens menés auprès de « pratiquants » de la parole se répondent paysages sonores et musiques.

Réalisation, prise de son et montage : Myriam Pruvot 
Musique originale : Monolithe Noir & Myriam Pruvot 
Musique additionnelle : Khalid Badaoui et Lahssen Bouaziz
Chant : Soulaima Laabili et Myriam Pruvot
Traduction : Noureddine Ezarraf
Mixage : Christophe Rault
Photos : Myriam Pruvot
Illustration : Martial Prévert

Avec les voix de : Abdelaziz Bouyabrine, Salim Djaféri, Noureddine Ezarraf, Touria Ikbal, Soulaima Laabili, Taha Tourani et Myriam Pruvot.

Je parle toutes les langues, mais en arabe a été réalisée dans le cadre d’une résidence à Marrakech en 2018 sur l’invitation des Halles de Schaerbeek. Remerciements à la Fondation Dar Bellarj et à toute l’équipe de l’ACSR. 

Jeudi 1er décembre à 17 h : Carte blanche à Daniel Martin Borret

Daniel Martin-Borret est un garçon occidental heureux. À 57 ans, il vit en Cévennes dans un très grand confort moral et matériel, tout en soignant son bilan carbone, son bilan sanguin et son bilan comptable. Depuis peu, la médecine chirurgicale l’a rendu très sympa, dixit le receveur de la poste. Aujourd’hui, il a carte blanche dans Histoires d’Ondes pour ses pièces et ses chansons.

Jeudi 17 novembre à 17h : Mark Vernon Sheet Erosion, archéologie sonore volume 3, Brest

"Sheet Erosion est le troisième épisode d'une série construite autour de l'idée d'archéologie sonore à partir de sons trouvés. 
Ici, le cadre est la ville de Brest.

La pièce se construit à partir d'enregistrements réalisés au début de l'année 2020 lors des tempêtes Ciara et Desmond ainsi que d'extraits sonores issus d'une bande magnétique trouvée, datée des années 70 et 80. Les bandes comprennent des enregistrements domestiques mais témoignent principalement des goûts de Michel en matière de musique et de programmes de radio de l'époque. En écoutant les bandes, il m'est venu à l'esprit que ce que nous choisissons d'enregistrer est en fait un enregistrement de nous-mêmes - de nos goûts, nos intérêts, notre état émotionnel ou même de notre personnalité. Chaque son isolé fournit peu d'indices mais leur accumulation constitue une image plus claire, et certains traits de la personnalité de Michel se dessinent. Enregistré avec le micro placé devant le haut-parleur plutôt que directement câblé, la vie quotidienne transparaît dans ces enregistrements lo-fi d'émissions de radio et de télévision - activités ambiguës en arrière-plan, bébés qui pleurent, commentaires, grattements de chaises, bavardages, etc.

Au sein de la composition, les histoires familiales et les goûts musicaux sont transposés sur un paysage sonore plus contemporain de Brest. Une bande sursaturée déforme le temps ainsi que les sons. Les vitesses changent. Les chronologies se confondent. Différentes temporalités sont mélangées et fusionnées. Ce qui s'immisce dans ces failles chronologiques, ce sont des événements et des incidents détachés du temps linéaire qui prennent place dans un non-espace chimérique. Bien que le lieu soit le même, serait-il reconnaissable par les habitants qui y sont convoqués ?

Les enregistrements de terrain utilisés dans la pièce incluent : Le Téléphérique de Brest, les ascenseurs de l'hôtel, le sifflement du vent entre les garde-corps du pont de Recouvrance, le sifflement du vent à travers les interstices des portes, la circulation, les unités de ventilation, les ventilateurs, les ampoules, les alarmes, les systèmes automatiques toilettes, des distributeurs de savon et le sèche-mains." 

Mark Vernon. 

(traduction a-l drocourt)




Jeudi 3 novembre 2022 : Là où se rejoignent les rivières, une création d’Antoine Richard

crédits Judith Bordas

Là où se rejoignent les rivières prend sa source à Montbéliard, ville dans laquelle grand nombre de rivières ont été détournées, enfouies, canalisées… tente de faire apparaitre les liens invisibles qui relient entre-eux les habitants d’une ville en profonde mutation, où il semble devenir de plus en plus compliqué de communiquer.

À travers la métaphore d’une incroyable et inexpliquée montée des rivières, cette pièce convoque un paysage de voix d’habitant.e.s, dont les récits et histoires intimes semblent remonter à la surface à mesure que la ville disparait sous l’eau.

« On dit qu’une zone de confluence est une zone de remous

qu’on ne peut pas savoir jusqu’où montera l’eau

que lorsqu’on ne sait pas, il est temps de formuler des questions »

Une création sonore d’Antoine Richard, 56 minutes, 2022
Co écrite avec Samaële Steiner

Avec les voix des habitantes et habitants : Saliou Barry, Ines Benyzid, Yolande Berda, Lahim
Boudykkan, Christian Corouge, Yamina Djaber, Elisabeth Furher, Hélène Grimaud, Mario

Marcon, Philippe Moroni, et Maud Serusclat-Natale
Poème de Samaële Steiner, dit par Kaye Mortley
Musiques : Nils Frahm, Antoine Richard, Woody Jackson
Réalisation, prises de sons, montage, mixage : Antoine Richard

Voix générique : Amélie Sanson
Gravure à l’eau forte : Judith Bordas

Production : Radio MA – radio de création de la Scène Nationale du pays de Montbéliard

Direction : Yannick Marzin

Merci à : Michael Jouffroy et Helene Bensoussan